Ça finit comme au début
- Clara D'Auteuil
- il y a 7 jours
- 8 min de lecture
Clara D'Auteuil, deuxième secondaire
Note: Chaque chapitre a un narrateur différent.

Prologue
Canada
Reportage
- Un groupe de terroristes nommé Paracosm prend le control de plusieurs établissements scolaires partout au Canada. II a par le fait même incité plus de 10 sous-groupes à contrôler à leur tour des bâtiments. À ce jour, nous recensons 45 établissements contrôlés et plus de 25 000 otages. Les forces de l’ordre avouent que si cette manœuvre a pu être réalisée, c’est à cause de taupes dans leurs rangs. Elles nous assurent qu’elles travaillent pour remettre de l’ordre et démasquer ces agents. Rejoignons notre journaliste Marc, qui est chargé de nous faire un rapport de l’état des lieux. À vous, Marc.
- Merci, Sylvie. Je suis présentement près de l’école secondaire Elisabeth, un des premiers bâtiments à s’être fais contrôler. Nous pouvons remarquer que les conditions de vie à l’intérieur semblent correctes, si je peux me le permettre. Nous pouvons parfois apercevoir des élèves qui nous paraissent relativement en bon état. Il faut savoir que toutes les semaines, des camions accompagnés d’otages alimentent les bâtiments en nourriture et en produits pour soigner les potentiels blessés. En revanche, à l’extérieur des établissements, nous pouvons remarquer que le comportement des terroristes est violent, n’hésitant pas à tuer des otages et des innocents s’ils n’obtiennent pas ce qu’ils veulent. Nous vous rappelons que le leader de Paracosm, Gabriel Darsigny, court toujours. Si vous l’apercevez, veuillez avertir les forces de l’ordre. Finalement, ne désinscrivez pas vos enfant de leur école, l’éducation est importante et ce régime finira bientôt. À vous, Sylvie.
- Merci, Marc. Passons maintenant à la liste des personnes disparues.
Chapitre 1 : Le brun
Je regarde dehors, en espérant que l’extérieur de la salle de classe serait plus intéressant que l’intérieur, mais c’est un échec. Quelques écureuils passent bien de temps à autre, mais c’est tout. Je retourne mon attention sur la classe, et mon cœur manque un battement quand je regarde l’horloge. 20 minutes se sont écoulées, il en reste encore 55. Je ne crois pas survivre à plus d’algèbre. Ça fait déjà une semaine qu’on nous fait avaler des x et des y, je n’en peux plus ! Je suis à la veille de prier pour qu’il se passe quelque chose.
Soudain, une cloche assourdissante rugit. On dirait bien que quelqu’un m’a devancé dans mon projet de prier. C’est surement une pratique d’incendie, ou quelque chose comme ça. Au moins ce n’est pas Paracosm, haha.
- PARACOSM, cria une fille de ma classe.
Moi et ma grande gueule.
- Comme à l’entrainement, les enfants, cria mon professeur de math.
Pendant une seconde, je pense le à pousser derrière la porte et la barrer pour être sûre qu’il ne s’en sortira pas et qu’il ne nous fera plus avaler cette soupe de y2(non, je ne l’ai pas fait).
Alex, ma meilleure amie, me prend par le bras et m’entraine vers le fond de la classe, me sortant de mes pensées par la même occasion. Nous nous précipitons sur notre table et essayons de faire le moins de bruit possible. Un silence de mort règne dans la classe et tous les élèves sont aussi immobiles que des statues, figés par la peur de ces monstres dont on entend parler depuis un mois.
Malgré nos efforts, un craquement retentit dans la classe. Ça y ait, ils ont défoncé la porte. Ils ont dû exploités la faille dans le bois de la porte que les élèves ont fait à force de donner des coups de pieds dedans. J’entends le sang cogner dans mes oreilles, et Alex me broie littéralement la main tant elle est stressée.
- En rang ! cria une voix autoritaire.
Personne ne bouge, tétanisé par la peur ou parce que c’est surement une mauvaise idée. Des bruits de pas résonnent dans la classe. Il sait où nous sommes, nos « cachettes » ne nous cachent pas vraiment, il doit voir 30 paires de pieds dépasser des tables ou des armoires. Pour ma part, la seule chose à laquelle je pense est de sortir d’ici vivant. J’ai toujours craint la mort, et j’ai tellement de choses à découvrir encore. Je pense à ma famille, à ma petite sœur que j’avais promis d’emmener jouer au baseball pour la première fois de l’été.
-Ok les gars, soit vous sortez, soit je vous fais sortir, dit celui que je pense être de Paracosm [RG2] en attrapant John, un gars de ma classe.
Soudain, tout le monde se lève et se met en rang comme il nous l’a demandé, et il libère John. Le reste se passe très vite : nous nous mettons en rang et d’autres gardes de Paracosm nous emmènent à la cafétéria. Je tiens la main d’Alex très proche de moi, et si on pouvait parler, elle me dirait surement d’arrêter de lui broyer la main, et d’ailleurs c’est ce que son regard me transmet. Désolé, j’aurais bien voulu, mais j’ai à peine la force de marcher tellement j’ai peur. Tout ce qui me garde sur mes jambes, c’est l’appui qu’elle me donne.
On entre dans la cafétéria et je remarque que toute l’école est là. Pourtant, ça ne fait que 30 minutes que l’alarme a sonné. Ils ont fait vraiment vite !
- Bonjour Kelna ! Maintenant que tout le monde est là, dit un garçon perché sur l’estrade. Je suis Gabriel Darsigny, le chef de cette organisation : Paracosm. Je suis là pour m’assurer que tout se passera bien les premiers jours. Ensuite, mon ami Léo ici présent sera mes yeux et mes oreilles.
Un grand garçon apparait près de Gabriel. Ce Léo a les cheveux bruns lisses qui lui arrivent aux épaules, comme les miens. Il a les yeux vairons, ce qui intimide à première vue.
- Voici comment va se passer votre séjour ici, commence Léo. 30 élèves de cette école vont être échangés avec 30 de l’école voisine, je me rappelle plus le nom. Ensuite, vous allez être séparés en groupes. Vous allez vivre avec ces groupes. La cafeteria va être ouverte de 12h à 14h, et chaque jour un groupe différent va être attribué au ménage, à la vaisselle et à la cuisine. N’essayez même pas de vous rebeller.
Ce dernier avertissement jette un froid sur la salle et il parcourt la pièce de ses yeux varions, comme s’il cherchait qui allait oser les défiés. Cette personne serait folle et sa place serait dans un asile, si vous voulez mon avis.
- Maintenant, mettez-vous en rangs, nous ordonne Gabriel.
30 visages inconnus entrent dans la salle pendant que nous nous mettons en rang. Des chuchotements envahissent la salle.
- Tu penses qu’ils vont nous mettre dans le même groupe ? demande Alex.
- Ça m’étonnerait, vu comment ils font les groupes aux hasards, dis-je en m’attachant les cheveux en un chignon lousse, et je dois m’y reprendre 3 fois tellement mes mains tremblent sous l’effet du stress.
Et en effet, quand deux sbires de Léo et Gabriel arrivent vers nous, ils me mettent dans le groupe 20 et Alex dans le 16.
- Garde ton cell proche de toi, Gab, me dit Alex avant de me prendre dans mes bras et de laisser couler une larme.
Je pleure aussi un peu mais pas longtemps car un des gars me prend par le coude et me dirige vers mon groupe. Je me débats un peu, mais je comprends vite que ça ne sert à rien.
Chapitre 2 : Le blond
- Avancez, trouducs.
Le terroriste derrière la file nous fait avancer en martelant les personnes en rang de coups, dans l’espoir que nous avancions plus vite alors que nous avançons dans ce qui va être notre nouvelle maison : l’École Secondaire de Kelna. Lorsqu’il frappe Damien devant moi, je crache discrètement dans leur direction, mais ils sont trop occupés à maltraiter les personnes devant nous pour s’en apercevoir.
- Ça va ? demandais-je à mon meilleur ami.
- Il m’a juste frappé, il a déjà fait pire que ça.
J’admire la façon dont il voit tout du bon côté, et chaque putain de jour depuis qu’on nous a enfermé ici, j’essaie de devenir un peu plus comme lui, un peu plus positif, courageux et bon. Il ne le sait pas et si je lui dis un jour, je vais m’en faire parler pour le restant de ma vie, mais c’est mon modèle.
Nous avançons jusqu’à une grande salle ou d’autres élèves sont entassés, et je suis distribué avec Damien dans le groupe 20.
Les terroristes nous mettent en ligne (décidemment, ils aiment l’ordre) et nous mènent dans une grande classe. En écoutant les élèves, je découvre que nous sommes dans une classe de science. Un mur est complètement fait de vitre, et je fais une remarque à Damien sur combien le budget de leur école est plus grand que le nôtre. Il rigole, et nous nous asseyons par terre. J’entreprends de détailler les autres personnes présentes.
Une fille aux longs cheveux blond parlent avec un garçon aux cheveux noirs, ils ont l’air de bien s’entendre et je suppose qu’ils se connaissaient avant tout ça. Deux filles écoutent de la musique avec leurs écouteurs et dansent un peu. Elles essayent surement de faire comme si tout ça ne s’était pas passé. Un groupe de 5 jeunes parlent et un garçon pleure.
Mon attention est cependant capturée par un garçon aux cheveux bruns attachés en chignon. Il a l’air complètement dans son monde, un monde que lui seul à la clé. Je ne sais pas pourquoi, mais dès que mes yeux se sont posés sur lui, j’ai su que je voulais avoir un double de cette clé, et être le seul.
- Il te plait ?
Je sursaute en entendant la voie de mon meilleur ami. Il me connaît trop bien.
- Qui ?
- Ne joue pas à ça avec moi. Tu le fixe depuis 20 bonnes secondes, et je ne suis pas aveugle, c’est totalement ton genre.
- Je ne lui ai même pas encore parlé, si ça se trouve il enferme des enfants dans sa cave ou fait ses devoirs pour le plaisir.
- Alors, va lui parler !
- Jamais de la vie !
- D’accord, alors je m’en charge.
Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, Damien marche vers le garçon et commence à lui parler. Mon meilleur ami regarde dans ma direction, suivi du garçon, et tout à coup je me mets à adorer l’affiche des éléments périodiques à côté de moi. Je risque un regard dans leur direction et vois Damien qui me fais de grands signes. Obligé d’aller le rejoindre, je m’assois près d’eux.
- On vient de l’école Elizabeth, à côté de la vôtre, explique mon meilleur ami.
- C’est bien d’avoir des nouveaux visages, même en ces temps. Vous êtes capturés depuis combien de temps ? demande le garçon en s’adressant à moi.
Sa voix. Elle est sérieusement magnifique, comme une mélodie, ou la voix d’un ange.
D’un coup sur le bras, Damien m’arrache de mes pensées. Merde, l’ange m’a posé une question. C’est quoi déjà ? Ah oui, c’est vrai.
- Ça fera un mois dans 3 jours. Triste anniversaire, non ?
- Oui, en effet, dit-il en rigolant.
Son rire est aussi beau que sa voix, et je prends mon cœur à s’emballer. Bon dieu, qu’est-ce qui me prend ?
- Sinon, tu as des amis dans ce groupe ? lui demandais-je en espérant qu’il parlera encore pendant longtemps.
- Non, ma meilleure amie est dans le groupe 16 et mes autres amis, je les ai perdus de vus.
Je lance un regard à Damien, qui me comprend tout de suite.
- Tu voudrais aller la voir ?
À suivre...
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