L'INNÉ-Dit
3 février 2022
Procurez-vous le dernier numéro de la Rumeur du Loup de janvier pour lire le poème Juliette de Louis Bellemare.
La version papier complète de la revue est disponible dans plusieurs points de distribution de la région. Par contre, le poème de Louis est déjà disponible ici.
Juliette
D’une auguste beauté, Émanant la féminité Elle ne connut que les deniers Et les SOS d’un terrien en détresse Jugée et prisée Elle transcendait l’humanité S’élevant au simple degré D’une des plus importantes déesses
Aimée et détestée Elle ne pouvait s’empêcher Dans un gain de foi De jouer avec ses proies Victimes de ses charmes Elles finirent par verser quelques larmes
Changeant d’identité, Oubliant ses papiers Elle faisait son allonyme, Puis monnayait son pseudonyme
Profitant le soir De ses douces machinations Comptant alors ses avoirs Gagnés sur exploitation Rien n’est blanc, rien n’est noir Tout est dans l’occultation
D’une facette à une autre D’un endroit à un autre Elle se faisait remarquer
Par la tristesse de son passage Qui ne laissait dans son sillage Qu’une couleur de gris teinté
Misant sur son hypocrisie Elle vivait la tragédie Criait à la folie Et jouait la comédie
Plus tard dans la nuit Elle ferait sa poète Mais aujourd’hui Elle se nommait Juliette
En effet, elle lança l’arnaque D’une pratique aphrodisiaque La dernière des tromperies L’apogée des escroqueries En fait, elle allait performer Tel le Songe d’une nuit d’été Le Prométhée enchaîné D’une époque bouleversée Cachée derrière la frontière Entre le calme et la magie
Elle attendit l’heure J Puis les lumières se fermèrent Doucement, elle s’avança Lentement, pas à pas Guettant le moindre mouvement D’un lointain avertissement
Concentration, précaution Attention, rotation Il ne faut que vivre la malédiction De cette fausse tribulation
Alors que tout se passait bien, Elle se sentit écrasée Elle ne voyait plus rien Que des points noirs effacés
Cette force qui la tourmentait Elle la vivait, la ressentait Se sentant accablée Elle tomba, paralysée Essoufflée, épuisée Elle se sentait oppressée Angoissée, asphyxiée Elle exhaussait sa mortalité
Finalement, elle le subit Répondant à l’agonie En un souffle, elle exhala Mettant fin à l’opéra
En un bond, elle se relevait Sous les tonnerres d’acclamations Se succédèrent les ovations D’un public satisfait N’était plus une mémoire Mais rentrant dans l’histoire C’étaient ses espoirs Qui lui permirent d’avoir la gloire
D’une pièce triomphale À une actrice phénoménale Ses talents oratoires Convainquirent l’auditoire La deutéragoniste d’une épopée Devenait le Shakespeare d’une éternité
Il fallait être Juliette Avait-elle dit Pour être interprète
Il fallait vivre l’art Avait-elle dit Pour gagner des milliards
Illustration | Léa Delignies
Source: https://www.rumeurduloup.com/juliette/
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