Clara D'Auteuil, deuxième secondaire
Tout le monde a surement déjà entendu parler de la schizophrénie ; une des maladies mentales les plus connues, celle qui hante une bonne partie de notre imaginaire, celle où les patients entendent constamment des voix, où ils voient des choses, où ils peuvent devenir agressifs, voire dangereux. Mais est-ce que vous saviez que n’est pas le cas de tous les malades, et que cette maladie est bien souvent exagérée dans la culture populaire? En effet, les médias prennent bien souvent un malin plaisir à sensationnaliser les traits de cette maladie.
C’est quoi ?
Scientifiquement, la schizophrénie est une pathologie psychiatrique chronique complexe. En d’autres mots, c’est une maladie mentale compliquée de longue durée. Elle peut être plus ou moins grave selon les cas. En gros, la schizophrénie engendre une forme de délire et de paranoïa chez la personne atteinte, entre autres. Bien sûr, cette maladie peut se soigner. Et L’Organisation mondiale de la santé écrit même que « au moins un tiers des personnes atteintes de schizophrénie connaissent une rémission complète des symptômes ».
Une autre statistique est le taux de mortalité lié au suicide chez les patients schizophrènes. Chez la population schizophrène, le taux est de 9% à 13%, alors que chez les personnes non-atteintes de schizophrénie, le suicide est la cause de mortalité de 2,2% d’entre elles (Mauri et al., 2013). La schizophrénie et donc une maladie à prendre au sérieux. Aussi, elle peut être transmise génétiquement ou elle peut apparaitre en réponse à un environnement de vie (famille, école, maison, etc.) qui est non-adapté.
Les symptômes
Chez les patients schizophrènes, on retrouve trois grands types de symptômes : productifs ou positifs, négatifs ou déficitaires et ceux de dissociation ou de désorganisation.
D’abord, les symptômes positifs sont des comportements ou des manifestations qui viennent s’ajouter aux fonctions normales d’un individus – entendre des voix, par exemple. Ce sont ceux que vous voyez beaucoup à la télévision qui sont les plus impressionnants. Par exemple, nous retrouvons dans cette catégorie les hallucinations, les délires et la paranoïa. Les hallucinations peuvent être auditives, visuelles ou sensorielles. Par exemple, un patient peut entendre des voix qui ne sont pas réelles, et ces voix peuvent être très dérangeantes, voir persécutrices et apparaitre très réelle à ceux qui les entend. Ensuite, il peut y avoir des délires comme penser que quelqu’un le suit, l’espionne, ou encore qu’on lui envoie des messages à travers la télévision, les journaux, ou qu’il a le pouvoir d’influencer le cours des événements. Les hallucinations peuvent aussi venir influencer et renforcer leurs délires.
Au contraire, les symptômes négatifs sont ceux qui font perdre des fonctions normales à un individus - difficulté à communiquer, isolement, etc. Contrairement aux positifs, ils sont beaucoup plus durs à traiter, à diagnostiquer et résistent aux médicaments actuels. Nous les voyons moins dans les médias car ils sont moins impressionnants, mais ils existent bien. Ceux-ci peuvent se manifester par de l’isolement, altération du fonctionnement émotionnel ou social, des problèmes d’intégration ou de l’apragmatisme. Par exemple, quelqu’un qui a ces symptômes peu avoir de la difficulté à réaliser ou finir une action, même si celle-ci est souhaitée. On peut y retrouver l’isolement, l’absence de plaisir, l’abrasion de la motivation et l’apragmatisme, les experts peuvent parfois prendre cette maladie pour une dépression.
Finalement, viennent les symptômes de désorganisation. Ces symptômes affectent surtout les pensées et les paroles par manque de fluidité. Par exemple, le malade peut passer du coq à l’âne et sans lien entre ses idées. Il peut dire des phrases incohérentes qui n’ont pas rapport à la conversation (Psycho’tips, 2021). On peut aussi parler de l’interruption soudaine du discours, les barrages. Le patient peut interrompre une phrase et la reprendre quelques secondes plus tard sans s’en rendre compte. Le patient peut aussi avoir de la difficulté à associer des idées, avoir un discours illogique.
Histoire
Comme à peu près tout, la schizophrénie a une histoire. Celle-ci commence en 1898 par le psychiatre Emil Kraepelin, qui distingue la démence précoce des autres formes de folies. Ce sera en 1911 qu’elle prendra son nom actuel, nommée par Eugen Bleuler. En 1952 arrive le premier médicament à agir efficacement : le neuroleptique, créé par Henri Laborit, Jean Delay et Pierre Dekiner. Puis, l’halopéridol est inventé, et se voit agir plus efficacement. De nos jours, plusieurs sortes d’antipsychotiques atypiques sont utilisés. Cependant, les sortes utilisées varient d’un cas à l’autre.
Finalement, il faut savoir que le mythe selon lequel tous les malades sont très agressifs est faux. Bien sûr, il peut y avoir des épisodes plus violents chez certains patients, mais généraliser cet abus est une erreur que beaucoup ont tendance à faire. Bien sûr, je vous invite à aller faire vos propres recherches si cette maladie vous intrigue. Cette vidéo (Psycho’tips, 2021) est d’ailleurs très complète et si vous voulez en apprendre plus sur le sujet.
Sources
Indexsanté (2015, 26 mai) Briser les tabous de la schizophrénie. Récupéré sur Indexsanté:Briser les tabous de la schizophrénie - Index Santé
Wikipédia (2024, 2 décembre) Schizophrénie. Récupéré sur Wikipédia :Schizophrénie — Wikipédia
Organisation mondiale de la santé (2022, 8 juin) Troubles mentaux. Récupéré sur Organisation mondiale de la santé: Troubles mentaux
Mauri et al., (2013, octobre) Suicide attempts in schizophrenic patients: Clinical variables. Asian Journal of Psychiatry,6, p.421-427
Photo 1 : Psychomédia, (2015, 24 octobre). Qu'est-ce que la schizophrénie ? (Critères diagnostiques - DSM-5). Psychomédia: Qu'est-ce que la schizophrénie ? (Critères diagnostiques - DSM-5) | Psychomédia
Photo 2 : Omouri, A (2017, 21 septembre). Schizophrénie : Des voix dans la tête au quotidien. Récupéré sur Hellocare: Schizophrénie : Des voix dans la tête au quotidien
Société Québécoise de la schizophrénie (date inconnue). Symptômes. Récupéré sur
Société Québécoise de la schizophrénie: Symptômes
Psycho’tips (2021, 16 février). La schizophrénie. Récupéré sur Youtube:La schizophrénie - YouTube
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