L’interdiction des téléphones : Quelques réactions
- Jérémy Roy
- 11 juin
- 4 min de lecture
Jérémy Roy et Antoine Dubé, troisième secondaire
La fin de l’année approche à grands pas. À la suite des vacances d’été bien méritées, tout recommencera comme avant, mais à une exception près, votre téléphone. En effet, le jeudi 8 mai dernier, le ministre de l’Éducation Bernard Drainville a annoncé l’interdiction des téléphones cellulaires, des écouteurs et des appareils mobiles personnels sur le terrain des établissements scolaires à partir de la prochaine rentrée. À la suite de cette loi, les élèves ont réagi de diverses façons. Nous avons donc décidé de poser quelques questions à certains.

Pour en savoir plus sur l’opinion de divers élèves, nous leur avons poser les trois questions suivantes : Que pensez-vous de la loi ? Que pensez-vous des moyens de pression comme la grève et la pétition ? Avez-vous ou allez-vous y participer ?
Le premier que nous avons interviewé, un élève de secondaire 1, nous a répondu qu’il trouvait que le ministre amenait de bons arguments, mais qu’il mettait trop rapidement de côté les positifs du téléphone. Il trouve également que la loi a un bon fond, mais qu’elle va trop loin, en particulier avec l’interdiction des montres intelligentes, qui selon lui, est uniquement un moyen utile de savoir l’heure. De plus, il trouve que les moyens de pression sont bons, mais ne pense pas y participer puisqu’il ne se sent pas vraiment touchée par la loi.

Par la suite, nous désirions avoir un point de vue différent, alors nous sommes allés interviewer un enseignant qui, nous le savions, avait déjà une opinion sur la question.
Dans cette entrevue, Monsieur Simon, professeur d’histoire de secondaire 3, a un avis plutôt nuancé sur l’interdiction des téléphones à l’école. Selon lui, il y avait bel et bien un petit souci avec le fait que les téléphones étaient omniprésents : cela nuit à la concentration, à l’écoute, à l’interaction entre les élèves. On peut comprendre la loi. Cela dit, ça va un peu loin par moment. Par exemple, interdire tout autant la montre intelligente ou bien de porter des écouteurs simples, il trouve ça un peu exagéré. Pour lui, ce genre d’interdiction pure et dure ça peut se faire difficilement respecter et même amener plus de frustration qu’autre chose.
Au départ, Monsieur Simon était un peu sceptique par rapport à la grève des élèves. Il avait peur que ce soit une excuse pour sécher l’école. Puis, il s’est rendu compte que des élèves avaient l’air sérieusement impliqués, prêts à débattre, à comprendre ce qu’ils défendaient et qu’ils prenaient des risques d’éventuelles sanctions ; ce qui l’a amené à changer son opinion.
Actuellement, il estime qu’il est normal de mener des actions comme les pétitions ou même les grèves lorsqu’elles ne sont pas absurdes, ni mal comprises ou mal menées. Il dit que c’est même bon pour le système politique d’avoir des jeunes impliqués comme ils le sont. Bien entendu, on ne fait pas l’unanimité, mais ça fait partie de la discussion sociale. Surtout, ce que défend Monsieur Simon, c’est cette idée que l’école ne se contente pas d’éduquer, puisqu’elle va au-delà de la simple transmission des savoirs face à des élèves considérés comme de futurs adultes. Ce qu’on recherche, ce qui est en jeu à l’école, c’est de former des futures, futurs citoyens réfléchissant, questionnant, prenant position. Finalement, au-delà de s’assurer que les examens passent, on veut des élèves dont on fait des citoyens dans une société pour la société. Il fait appel dès lors à la place trop souvent réservée aux jeunes sous prétexte qu’ils sont « trop jeunes » ou « pas assez informés ». En les excluant de l’espace social, nous les poussant à la démotivation, voire à la radicalisation. C’est bien en leur confiant une place qu’ils trouveront vite dans l’espace public commun que les jeunes construisent une société plus forte plus juste.

Finalement, ce qui est majoritairement ressorti de nos diverses entrevues est que peu de personnes sont en accord avec la loi. La plupart des personnes que nous avons interviewée pensent que leur téléphone ne devrait pas être interdit, puisqu’il s’agit pour elles d’un moyen de passer le temps et d’un moyen efficace de gérer les urgences. Toutefois, une majorité pense que de faire la grève ne fait que prouver la nécessité de la loi et c’est pourquoi peu d’entre elles y ont participé.
Bibliographie
Parent, É. (2025, Mai 20). Entrvue sur l'interdiction du téléphone. (A. Dubé, Intervieweur)
Parent, R., Massé, M., Charest, S., & Sénéchal, W. (2025, Mai 29). Entrevu sur l'intediction du téléphone. (A. Dubé, Intervieweur)
petitpetitgamin. (2025, mai 6). Une immense grève est en train de s’orchestrer par les jeunes au Québec pour garder leur cellulaire à l’école. Récupéré sur petitpetitgamin: https://www.petitpetitgamin.com/2025/05/06/une-immense-greve-est-en-train-de-sorchestrer-par-les-jeunes-au-quebec-pour-garder-leur-cellulaire-a-lecole/
Prince, V. (2025, Mai 1). Québec interdira le cellulaire dans toutes les écoles dès septembre. Récupéré sur Radio-Canada: https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2161959/cellulaire-ecole-eleve-appareil-mobile-intimidation-drainville-education
radio canada. (2025, mai 9). Timide mobilisation contre l’interdiction du téléphone à l’école. Récupéré sur radio canada: https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2164113/greve-cellulaire-secondaire-eleve-boycott
Rousel-Roy, S. (2025, Mai 19). Entrevue sur l'interdiction du téléphone avec M. Simon Rousel-Roy. (J. Roy, & A. Dubé, Intervieweurs)
tiktok. (2025, mai 6). Récupéré sur tiktok: https://www.tiktok.com/@magasin290/video/7501442523265600823?is_from_webapp=1
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